La dernière enquête tarifaire CLCV-Mieux vivre votre argent souligne toutefois la hausse des commissions prélevées en cas de dépassement d’un découvert autorisé. Et un manque certain de transparence dans le vocabulaire utilisé par les banquiers.
Cela devient un rendez-vous important du monde consumériste : l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) et le magazine Mieux vivre votre argent ont publié, ce 29 janvier, leur quatrième enquête sur les prix des services bancaires. Plus de 15 000 lignes tarifaires de 132 établissements (dont des banques en ligne) ont été analysées, comprenant les services à l’unité et les forfaits (« packages »). Les résultats permettent aux consommateurs de voir quelle est la politique de leur banque, et éventuellement de changer de « boutique ».
Augmentation du coût des cartes à débit immédiat
S’il ressort globalement que les tarifs 2010 sont à la baisse – en moyenne de 5,31 % en un an –, confirmant la tendance observée en 2008 (voir INC Hebdo n° 1464) et en 2009 (voir INC Hebdo n° 1506), la CLCV et Mieux vivre votre argent constatent que le recul ne s’applique pas à tous les services : « Sur les 57 opérations retenues, 16 sont en hausse. » Il s’agit par exemple des « commissions d’intervention » facturées en cas de dépassement d’un découvert autorisé, dont le coût actuel « s’élève à 8,81 € en moyenne, contre 8,65 € en 2009 ». Dans ce domaine, la banque en ligne Boursorama est la championne de l’inflation, avec une commission passée de 6 à 10 € – soit 67 % de hausse !
En septembre dernier, l’Organisation générale des consommateurs (Orgéco) demandait que soit posée « la question de la légitimité » des « commissions d’intervention, de suivi global, de frais sur opérations non provisionnées – mais honorées » (voir INC Hebdo n° 1533). « Ces pratiques opaques entraînent les plus fragiles dans une spirale infernale, dénonçait l’association. Les perceptions quotidiennes engendrent de nouveaux frais et constituent une chaîne sans fin. »
Autre exemple de hausse : le coût moyen des cartes à débit immédiat a crû de 1 %.
Un même consommateur paiera du simple au triple selon sa banque
L’association et le magazine relèvent ensuite des écarts de prix assez inexplicables : le coût du panier de services correspondant au profil « petit consommateur » oscille entre 41 et 131,66 € par an en métropole… sans parler des établissements d’outre-mer, particulièrement chers. En moyenne, cet usager standard paye 64,40 € par an.
Le profil « couple actif », lui, se voit prélever de 158,70 à 296,50 € selon les banques, avec une moyenne de 217,40 €.
Cette année encore, « la facturation à la carte apparaît plus intéressante que la formule package (forfaits) dans une majorité de banques », soulignent les auteurs de l’enquête. Mais les plus gros consommateurs de services bancaires, surtout ceux qui « boursicotent », ont généralement intérêt à opter pour un forfait.
Les usagers peinent parfois à comprendre leur relevé annuel de frais
Enfin, l’association et le magazine pointent le manque de lisibilité de certaines appellations de frais, ce qui a compliqué leur travail de comparaison. « Il y a beaucoup à faire pour améliorer les brochures, estime la présidente de la CLCV, Reine-Claude Mader, dans le quotidien Les Échos du 1er février. Elles sont souvent écrites trop petit, le vocabulaire n’est pas toujours compréhensible… »
La question du vocabulaire avait été décortiquée à l’automne par l’Union fédérale des consommateurs (UFC-Que choisir). Une « commission d’intervention » s’appelle parfois « commission de forçage », des « frais de tenue de compte » peuvent désigner ce que d’autres nomment « frais de services bancaires »… Ainsi, face à leur relevé annuel de frais – censé être envoyé par les banques chaque année en janvier –, les usagers peinent parfois à saisir ce à quoi correspondent certains prélèvements.
Dans Médiateur Actualités du mois d’octobre, le médiateur de la République appelait également les banques à « réduire l’opacité entourant les frais bancaires », et prônait leur « modération » pour « les ménages les plus modestes ».
Depuis quelques semaines, le Comité consultatif des services financiers (CCSF) travaille à l’harmonisation des appellations. Il pourrait rendre ses conclusions au printemps.
source INC
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